L’utilisation du cannabis : quand parle-t-on d’une dépendance ?

Comme nous le savons tous ; l’usage abusif d’une drogue provoque des perturbations physiques et mentales ainsi qu’un état de dépendance physique, un état de dépendance psychologique et de tolérance.

1. Introduction

Comme nous le savons tous ; l’usage abusif d’une drogue provoque des perturbations physiques et mentales ainsi qu’un état de dépendance physique, un état de dépendance psychologique et de tolérance.

Certains se demandent si le cannabis entraîne réellement une dépendance. Souvent au cœur des débats au sujet de sa légalisation, le cannabis n’en reste pas moins une drogue, qui peut avoir des effets dévastateurs à court, moyen et long terme. 

Qualifiée de “drogue douce”, créée par notre mère nature, elle n’en reste pas moins inoffensive. En effet, les conséquences négatives pouvant aller jusqu’à la dépendance sont bien réelles. 

Pour le docteur Olievenstein, le problème de la drogue est une équation à trois paramètres : la rencontre du produit, d’une personnalité et d’un moment socioculturel. 

Commençons par quelques chiffres: 

• • Un adulte sur deux (45%) a déjà goûté au cannabis au moins une fois dans sa vie.
  • Chez les 18-64 ans, un fumeur sur quatre (25%) présente un risque élevé d’usage problématique ou de dépendance au cannabis. 
    • Ce risque concerne 3% de la population adulte (4% des hommes et 1% des femmes), soit plus d’un million de personnes. 
  • Un million et demi de Français, entre 11 et 75 ans, sont des fumeurs réguliers (au moins dix fois par mois), et 900 000 fument quotidiennement. 
  • A 17 ans, quatre jeunes sur dix (39%) ont déjà consommé du cannabis et 7.2% d’entre eux sont des fumeurs réguliers (9.7% des garçons et 4.5% des filles). 
  • Un jeune de 17 ans sur quatre (soit 25%) qui fume des joints est à risque d’un usage problématique ou d’une dépendance (29% des garçons et 20% des filles), soit 7% des jeunes de 17 ans en France. 

Tant chez les adultes que chez les adolescents, la France est le leader européen de la consommation de cannabis (Drogue, Chiffres clés, 2019).

2. Qu’est-ce que le cannabis ?

La découverte du médicament naturel : 

D’abord et avant tout, le cannabis est une plante qui, lorsqu’elle est fumée ou mangée, produit un sentiment agréable : une euphorie ou un high. Comme tous les comportements ou les substances qui nous amènent à nous sentir bien, le cannabis active les circuits neurologiques associés à la récompense et déclenche la libération de neurotransmetteur des circuits de la récompense dans notre cerveau. 

Le cannabis contient de nombreuses molécules, appelées cannabinoïdes, qui sont responsables des effets de sa consommation sur le corps. Parmi les principes actifs les plus connus et les plus présents, on trouve le THC (tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol). En fonction du produit, la concentration de l’un et l’autre de ces éléments peut grandement varier. 

En bref, la concentration de THC a un composant psychoactif (euphorisant) mais aussi un composant analgésique (il soulage la douleur), un antiémétique (il réduit les vomissements) et un stimulant de l’appétit. Il a également certains effets antispasmodiques.

Le cannabis peut se présenter sous diverses formes : fleurs ou feuilles séchées, haschisch (résine), huiles, ainsi que sous forme de produits comestibles (bonbons, beurre,…). En effet, l’usage du cannabis à des fins médicales remonte au règne de l’empereur chinois Shen Nong. Les Égyptiens et les Romains, par ailleurs, y avaient recours comme médicament anti-inflammatoire. En Inde, le cannabis était utilisé pour soulager l’anxiété.

Dans le langage courant, le cannabis est souvent considéré comme une drogue douce ; est-ce pour autant un concept valide scientifiquement ?

3. Quelles en sont les conséquences ?

Comme tous les produits à effets psychotropes, le cannabis entraîne des risques pour les organes du corps humain et pour le cerveau, chez les jeunes comme chez les moins jeunes. 

Les symptômes peuvent apparaître dès la première prise, et s’intensifient et se multiplient à mesure que la consommation s’installe comme une habitude.

Les risques sur la santé physique

Même avec une consommation occasionnelle, le cannabis peut entraîner des dommages au niveau des poumons et du cœur. En effet, puisqu’il se fume, il présente des dangers similaires au tabac, tels qu’une accélération du rythme cardiaque, une détérioration des vaisseaux sanguins ou encore un encombrement des voies aériennes.

Sur le plus long terme, la consommation d’herbe ou de résine de cannabis peut mener à des bronchites et des épisodes de toux chroniques, à des infections pulmonaires, etc.

La mise en danger de la santé mentale

Au-delà des conséquences sur les organes, le cannabis agit sans conteste sur le cerveau, avec des troubles parfois très sérieux. On sait par exemple que cette substance peut être responsable de psychoses, d’épisodes paranoïaques, de dépression, d’hallucinations, etc. Par ailleurs, le cannabis peut aggraver des troubles psychiatriques existants, dans le cas par exemple de troubles de l’humeur ou de la schizophrénie.

Chez les consommateurs adolescents, l’inhalation régulière de cannabis remet également en cause le bon développement du cerveau (et peut être déclencheur de maladies psychiatriques). On note alors des symptômes tels que la perte de mémoire, les difficultés de concentration, l’incapacité à prendre des décisions, etc. Tout cela est non seulement désagréable et handicapant au quotidien, mais peut aussi entraîner un décrochage scolaire et/ou un isolement social.

Comme vous l’avez compris, le cannabis possède un réel potentiel addictif. Et d’autant plus vrai lorsque la prise est combinée avec le tabac, dont la nicotine rend également addict.

Afin de retrouver les sensations des premières fois, les doses de cannabis dans le joint augmentent progressivement, jusqu’à ce qu’on ne retrouve plus la sensation de la première fois. Puis, à force de répétitions quotidienne, il en vient que sans le produit, il y a comme une incapacité de fonctionner correctement. 

Lorsque l’addiction est installée, il est laborieux d’arrêter sereinement sa consommation de cannabis, et la substance prend le pas sur la vie. Cela peut entraîner des difficultés relationnelles (famille, couple, amis, etc.), des problèmes au travail, une interruption des activités sportives et/ou artistiques, et conduire la personne dépendante dans un cercle vicieux.

Les conséquences à court terme peuvent alors s’installer de façon plus durable : 

• altération de la mémoire (à court-terme)
• troubles de l’attention et de la pensée, 
• procrastination accrue
• troubles de l’humeur (dépression)
• développement/majoration des troubles anxieux
• problèmes d’insomnie, 
• troubles cardiaques, 
• détérioration du foie, etc.

En effet, le sevrage s’accompagne de moments difficiles qui incitent à fumer de nouveau : 

• irritabilité, 
• troubles du sommeil,
• humeur changeante, 
• anxiété, 
• transpiration excessive, etc.

4. Les solutions pour sortir du cercle de l’addiction

Pour sortir sereinement et durablement de l’addiction, la première étape est de faire le point sur sa consommation. 

Les personnes dépendantes qui ont déjà tenté d’arrêter le cannabis vous le diront : les tentatives d’arrêt seules, sans accompagnement ni substitut, se soldent parfois (mais pas tout le temps heureusement) par des échecs. 

S’il s’agit d’une consommation occasionnelle, il est envisageable d’arrêter seul, et il suffit parfois d’une seule tentative. 

Donc, dans le cas d’un usage régulier, il est plus judicieux de faire appel à un professionnel. 

La réalité virtuelle permet justement de travailler sur les pensées, les déclencheurs et la sensation de craving ressentie. Cette forme de thérapie va vous permettre d’appréhender le monde différemment, de créer à nouveau les connexions neuronales de plaisir, d’augmenter l’estime de vous-mêmes, votre confiance en vous, travailler sur les pensées positives, faire un travail sur les fausses croyances. 

Tout ce travail va se faire dans un contexte de réactivation des neurotransmetteurs et dans une pratique ludique et agréable. Le psychologue qui vous accompagne saura vous aider à vous faire retrouver le plaisir et vous faire vivre un quotidien bien plus serein.