Reconnaître les symptômes de l’acrophobie, la peur des hauteurs ?
Des actions aussi banales que celles de regarder par la fenêtre d’un building ou de franchir un pont légèrement surélevé sont excessivement difficiles à réaliser si vous souffrez d’acrophobie. Une multitude de stimuli produisent une peur intense mais tout le monde ne craint pas les mêmes situations. Il existe différents degrés d’intensité chez les individus qui ont peur des hauteurs.
Quelles sont les causes du vertige et de l’acrophobie ?
L’origine de notre peur des hauteurs est principalement dû au système vestibulaire.
Le vertige peut être dû à une atteinte du système vestibulaire ; dans ce cas, la plupart des symptômes sont inoffensifs et de très courte durée. Les vomissements et les nausées qui l’accompagnent ne constituent généralement pas des signes inquiétants. Lorsqu’il s’agit d’acrophobie en revanche, le malaise est spécifiquement lié à la peur du vide. Cela crée un phénomène d’anxiété, de stress et d’angoisse. Une sensation de vertige peut apparaître, même si le système vestibulaire fonctionne correctement. Dans ce cas, vous n’êtes plus capable de faire confiance à votre propre sens de l’équilibre et vous pouvez régir de différentes manières (en descendant immédiatement de l’échelle sur laquelle vous êtes monté, en vous mettant à genoux ou en vous accroupissant pour maintenir le contact avec le sol, etc.).
L’influence familiale
L’apparition du trouble est aussi souvent en lien avec l’éducation de la personne acrophobe. Tout d’abord, si vous venez d’une famille qui avait tendance à beaucoup vous protéger voire vous surprotéger, vous avez singulièrement plus de chance d’être sujet à l’anxiété. Le fait que vos parents vous aient régulièrement répété de faire attention vous rend beaucoup plus conscient du danger potentiel que comporte chaque situation. Il suffit alors d’une mauvaise expérience en altitude pour confirmer l’idée que ce type de situations est véritablement dangereuse et qu’il faut mieux les éviter à l’avenir. La phobie peut être aussi le résultat d’un apprentissage vicariant. C’est-à-dire que votre peur du vide s’est peut-être construite par imitation des comportements de membres de votre famille. En effet, si vous avez vu pendant votre enfance un de vos parents ou votre frère ou sœur avoir une peur panique lorsqu’il se retrouve en hauteur, il est fort possible qu’étant donné votre proximité, vous soyez convaincu qu’il s’agisse d’une situation fondamentalement dangereuse. Le fait d’avoir entendu des histoires d’accident qui sont arrivées à des membres de votre famille peut également fortement jouer.Le facteur héréditaire est aussi à ne pas négliger. Il y a, en effet, plus de chance d’être acrophobe lorsqu’un ou les deux parents le sont également. Si l’influence sociale a été clairement identifiée, on ne peut pas mettre de côté la dimension génétique qui peut aussi expliquer en partie l’apparition de la peur des hauteurs.
Comment prévenir l’acrophobie, la peur des hauteurs ?
Anticipez au maximum les lieux où vous pouvez être exposé au vide
C’est lorsque vous prenez des mesures exagérées pour échapper à vos angoisses que la phobie devient une entrave à votre fonctionnement normal. Votre désir de vouloir à tout prix éviter les situations redoutées peut vous inquiéter au point de vous rendre nerveux, de vous fatiguer et de perturber votre sommeil. Cela peut même vous empêcher de vous concentrer car vous devenez incapable de porter votre attention sur autre chose.
Lorsque vous ne pouvez faire autrement que de vous confronter à la situation phobogène, il peut vous arriver de ressentir une très forte angoisse et de déclencher ce que l’on appelle « une attaque de panique ». Les symptômes et les sensations alors générées peuvent être différentes d’un individu à un autre :
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- Accélération du rythme cardiaque
- Difficulté à respirer
- Transpiration excessive
- Incapacité de se déplacer, de bouger (paralysie temporaire) malgré un besoin irrépressible de fuir
- Étourdissements, vertiges
- Tremblement des jambes
- Sensation d’être attiré par le vide
- Sensation d’oppression
- Incapacité à se raisonner, à objectiver la situation
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Comment surmonter la peur des hauteurs et l’acrophobie ?
Une phobie à part
L’acrophobie a un statut à part parmi les phobies spécifiques dans le sens où elle est la seule à se renforcer considérablement avec l’âge. De manière générale, l’âge peut constituer au contraire un facteur de réduction de la phobie. On l’imagine très bien dans le cas de la phobie des animaux pour un enfant, par exemple, qui aura plus de facilité à contrôler ses réactions anxieuses face à l’animal en question en grandissant. Dans le cas de la peur des hauteurs, c’est l’inverse qui se produit. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, notre équilibre est fragilisé au fur et à mesure que nous vieillissons. Notre oreille interne se dégrade progressivement et nous rend plus sujet au vertige. De fait, à la différence des autres phobies, l’acrophobie peut apparaître beaucoup plus tard du fait de cette fragilité nouvelle.D’autre part, l’âge accroît le sentiment de vulnérabilité. L’acrophobie repose beaucoup sur la confiance en sa propre capacité à conserver l’équilibre, de manière générale d’une part, et plus spécifiquement face au vide. Cette confiance diminue avec l’âge du fait des capacités physiques altérées, comme on l’a vu, mais aussi des croyances limitantes qui accentuent artificiellement l’idée dans notre esprit que nous pouvons tomber à tout moment.
L’acrophobie touche généralement les jeunes adultes et doit être traitée le plus tôt possible
Si vous vous sentez concerné et ressentez les mêmes symptômes que ceux précédemment décrits, n’hésitez pas à contacter un professionnel de santé. L’usage approprié d’un traitement médicamenteux (si vous faites des attaques de panique) et d’une psychothérapie (TCC, TERV, psychanalyse, etc.) sont des solutions qui vous permettront de surmonter vos difficultés et de retrouver du plaisir dans vos activités.