Pouvez-vous vraiment vous passer de votre téléphone portable ?

Le téléphone portable.
Aujourd’hui, ce petit objet fait partie de la vie de la plupart d’entre nous. Pour certains, il est presque devenu une extension de nous même. Avez-vous l’impression que vous ne pourriez pas vous passer de votre téléphone ? Peut-être vous à t’on déjà fait plusieurs fois la remarque, que vous êtes addict à cet objet. Probablement vous êtes Nomophobe. Voyons ensemble ce que cela signifie.

1. Qu’est-ce que la nomophobie ?

Avec l’avènement des smartphones et leur intégration croissante dans notre vie quotidienne, un nouveau phénomène a émergé : la nomophobie. La nomophobie est la contraction des termes « no mobile phobia » (phobie de ne pas avoir de téléphone portable), et elle se réfère à la peur excessive ou à l’anxiété ressentie lorsqu’une personne est séparée de son téléphone portable ou lorsqu’elle ne peut pas l’utiliser.

Vous l’aurez compris, la nomophobie est en lien avec une addiction au téléphone portable

2. Les symptômes :

 Les symptômes de la nomophobie peuvent varier d’une personne à l’autre, mais ils incluent généralement:

• La nécessité constante de vérifier son téléphone, même en l’absence de notifications
• L’incapacité à se séparer de son téléphone, même pour de courtes périodes
• La priorisation de l’utilisation du téléphone par rapport aux interactions sociales en face-à-face
• L’incapacité à se concentrer sur d’autres activités en raison de la préoccupation constante liée au téléphone.

La peur de perdre, d’oublier son téléphone, de se faire voler ou de casser son téléphone. La peur de ne plus avoir de batterie. En soi, l’anxiété de se retrouver dans une situation qui nous empêche de pouvoir utiliser notre téléphone portable.

3. Quelles en sont les causes ?

Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement de la nomophobie. La disponibilité constante des smartphones et leur facilité d’utilisation rendent ces appareils très attractifs et difficiles à abandonner. 

De plus, les téléphones portables sont devenus des outils polyvalents qui permettent non seulement de passer des appels, mais aussi de naviguer sur Internet, de jouer à des jeux, d’accéder aux réseaux sociaux, de prendre des photos, et bien plus encore.

Polyvalence = Source d’informations, de divertissements et de connexion sociale

La nomophobie peut avoir un impact significatif sur la vie quotidienne d’une personne. 

Les relations interpersonnelles peuvent en souffrir, car l’obsession constante pour le téléphone peut entraîner une négligence des interactions réelles et une détérioration de la communication face-à-face. 

De plus, la nomophobie peut affecter la productivité au travail ou à l’école, perturber le sommeil et l’équilibre émotionnel, et même provoquer des accidents ou des incidents en raison de l’utilisation inappropriée du téléphone dans des situations dangereuses, comme en conduisant.

4. Comment garder une relation saine avec votre téléphone portable ?

Alors, comment surmonter la nomophobie et préserver une relation saine avec notre téléphone portable ? Voici quelques stratégies efficaces :

• Prendre conscience de ses habitudes d’utilisation

Commencez par évaluer vos habitudes d’utilisation du téléphone portable. Notez combien de temps vous passez dessus et dans quelles situations vous ressentez le plus d’anxiété lorsque vous n’avez pas accès à votre téléphone.

•  Prendre conscience de ses émotions

Il est également important de prendre le temps d’identifier vos émotions associées à votre consommation. Vous avez tendance à utiliser votre téléphone lorsque vous vous ennuyez, inquiet, anxieux ? 

L’identification de ces émotions va permettre de pouvoir identifier le lien que vous entretenez aujourd’hui avec votre téléphone. Mais va également permettre de mettre en place des activités vous permettant de travailler directement sur ces émotions. 

• Fixer des limites d’utilisation 

Établissez des règles claires pour l’utilisation de votre téléphone. Par exemple, déterminez des plages horaires sans téléphone, comme pendant les repas, avant de vous coucher ou dès votre réveil. Il existe des applications qui vous permettent de réguler votre consommation. 

• Pratiquer des moments de déconnexion 

Planifiez régulièrement des moments de déconnexion totale, où vous laissez votre téléphone de côté et vous engagez dans des activités sans technologie. Cela peut être une promenade dans la nature, la lecture d’un livre ou simplement passer du temps de qualité avec des proches.

• Faites d’autres types d’activités 

Identifiez des activités qui vous procurent du plaisir et de l’épanouissement en dehors de l’utilisation du téléphone. Cela peut inclure des activités physiques, des passe-temps créatifs, la méditation ou l’engagement dans des activités sociales.

• Favoriser les interactions sociales en face-à-face 

 Accordez une attention particulière aux relations interpersonnelles et privilégiez les interactions en face-à-face plutôt que virtuelles. Organiser des rencontres avec des amis, participer à des activités de groupe et pratiquer l’écoute active lors des conversations.

• Enlever les notifications de certaines applications : 

Aujourd’hui il existe de très nombreuses applications, qui nous évitent d’aller directement sur la page web. Ces applications sont bien souvent associées à des notifications. Une personne vous à envoyé un message, à liké, commenté, une nouvelle newsletter…. bref tout est fait pour attirer de nouveau votre attention vers l’application. 

La nomophobie peut sembler être un défi, mais il est possible de la surmonter et de développer une relation plus équilibrée avec notre téléphone portable. En prenant conscience de nos habitudes, en fixant des limites et en trouvant des alternatives, nous pouvons réduire l’anxiété et retrouver une plus grande qualité de vie. 

Souvenez-vous que vous êtes en contrôle de votre utilisation du téléphone et que vous pouvez trouver un équilibre qui vous convient.

5. Vous faire aider dans votre addiction :

Si malgré les différents petits outils donnés précédemment, il est difficile pour vous et anxiogène de vous séparer de votre téléphone, vous pouvez être accompagné d’un thérapeute. 

Les thérapies cognitivo-comportementales vous permettront notamment :

1. Une identification des pensées et des croyances négatives : La TCC aide à identifier les pensées automatiques négatives liées à l’utilisation excessive du téléphone et à la peur de ne pas l’avoir à portée de main.
   Cela permet de remettre en question ces pensées et de les remplacer par des pensées plus réalistes et positives.

2. Une modification des comportements problématiques : La TCC se concentre sur la modification des comportements dysfonctionnels. Elle peut aider les individus à apprendre des stratégies pour réduire progressivement l’utilisation excessive de leur téléphone et à adopter des comportements plus sains et équilibrés.

3. Une gestion de l’anxiété : La nomophobie est souvent associée à l’anxiété et à la peur de manquer quelque chose d’important. La TCC offre des techniques efficaces de gestion de l’anxiété, telles que la relaxation, la respiration profonde et la pleine conscience, qui peuvent aider les personnes à gérer leur anxiété de manière plus adaptative.

4. Une exposition progressive : La TCC utilise souvent des techniques d’exposition progressive pour aider les individus à faire face à leurs peurs et à réduire leur évitement. Dans le cas de la nomophobie, cela peut impliquer de se séparer temporairement de son téléphone pendant de courtes périodes, puis d’augmenter progressivement la durée de la séparation.

5. Une acquisition de compétences d’adaptation : La TCC peut aider les personnes à développer des compétences d’adaptation pour faire face aux situations qui déclenchent leur anxiété liée à la nomophobie. Cela peut inclure des techniques de gestion du stress, des stratégies de communication assertive et la recherche d’alternatives saines à l’utilisation excessive du téléphone.

Il est important de noter que chaque individu est unique, et que l’approche thérapeutique peut varier en fonction de ses besoins spécifiques. Il peut être bénéfique de consulter un professionnel de la santé mentale qualifié pour évaluer votre situation et vous proposer le traitement le mieux adapté à votre cas.