Pourquoi se confronter à mes peurs pour traiter ma phobie ?
La peur est une émotion primaire qui accompagne la prise de conscience d’une menace, d’un danger, lorsque celui-ci est réel, présent. Lorsque j’anticipe un danger, il ne s’agit pas exactement de cette même émotion mais de ce que l’on nomme « anxiété ». Il est très intuitif de ne pas vouloir avoir peur, de ne pas vouloir ressentir d’anxiété, comme il semble naturel de chercher à soulager la douleur. Lorsque je me confronte à quelque chose que je redoute (comme par exemple une injection, du vomi, le jugement d’autrui, une voiture, un chien, une araignée…), l’anxiété apparait en moi. Elle peut être ressentie avec plus ou moins d’intensité.
Pour me sentir mieux, je peux chercher à fuir la situation : soit en évitant (ne surtout pas me confronter à la situation qui génère de la peur, de l’anxiété), soit en m’échappant (me confronter mais face à l’intensité de l’émotion ressentie, m’extraire de la situation anxieuse). Ce type de comportement n’est pas problématique en soi lorsqu’il est isolé, toutefois, la plupart du temps ce type de comportements qui sécurisent à tendance à augmenter. Le gros problème de l’évitement c’est qu’il apaise à très court terme mon émotion négative. Si je suis apaisée à très court terme je vais avoir tendance à renouveler cette « mise en sécurité ». Ainsi, en évitant je ne laisse pas à mes émotions la possibilité de vivre leur vie d’émotion c’est-à-dire de naître, de vivre et de disparaitre. De plus, en évitant j’évite à mon cerveau d’activer son super pouvoir d’adaptation : en effet nous avons tendance à ne pas considérer les hautes capacités de notre organisme à s’adapter ! Imaginons que vous emménagiez à proximité d’un cloché qui sonne tous les quart d’heure. Il y a fort à parier que vous ayez ce type de pensées : « mais pourquoi je n’ai pas pensé à cela ? » ; « j’espère au moins qu’elle ne sonne pas la nuit ! » ; « bon j’envoie mon préavis pour rendre mon logement à la fin du mois ». Il y a également fort à parier que vous preniez conscience tous les quart d’heure des tintements des cloches sans toutefois penser qu’il existe de fortes probabilités pour que vous y prêtiez beaucoup moins d’attention après quelques jours et que vous ne les entendiez presque plus après quelques mois.