Qu’est-ce que la mysophobie ?
La mysophobie, du grec ancien músos (“abomination, souillure”) et phóbos (“peur, effroi”), est la peur de la contamination, de la saleté et des microbes.
1. Qu’est-ce que la mysophobie ?
La mysophobie, du grec ancien músos (“abomination, souillure”) et phóbos (“peur, effroi”), est la peur de la contamination, de la saleté et des microbes.
Elle se traduit par une peur excessive, irrationnelle et/ou disproportionnée des endroits, objets ou situations considérées comme sales.
On peut retrouver des situations qui sont considérées par la plupart des personnes comme sales, mais le risque de contamination va être exagéré et l’anxiété qui en découle également. On peut également retrouver une inquiétude disproportionnée que certains objets ou situations soient sales alors que rien ne laisse présager un risque de contamination.
Il est important de noter que la peur ici n’est pas spécifiquement d’attraper une maladie (on parlera alors de nosophobie) ou la peur exagérée de souffrir d’une maladie (hypocondrie). L’inquiétude principale est d’entrer en contact avec de la saleté. Cependant, la mysophobie et la nosophobie se trouvent couramment chez la même personne.
Un autre signe important de la phobie est l’évitement répété des situations anxiogènes. L’objectif de l’évitement va être de ne pas se confronter à l’anxiété, ou de diminuer l’intensité de l’émotion ressentie. Ne pas toucher les poignées de porte, ne pas prendre le métro, ne pas aller dans les toilettes publiques sont autant d’exemples d’évitements mysophobes.
En parallèle des évitements, on retrouve des comportements rassurants extrêmes dont l’objectif sera de faire redescendre l’anxiété le plus rapidement possible lorsque celle-ci est rencontrée. Lavage de mains ou douches suite à un contact inquiétant, ménage intensif régulièrement, utilisation de produits ménagers désinfectants, par exemple.
2. Quelle est la différence entre TOC et mysophobie ?
Les Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC) liés à la contamination et au lavage peuvent présenter des signes similaires à la mysophobie. Cependant, on pourra relever des différences sur le plan des pensées et des comportements.
Au niveau des pensées, on retrouve dans les TOCs des obsessions, c’est-à-dire des pensées intrusives, souvent catastrophiques. Les comportements ritualisés vont avoir pour but de calmer ces pensées, et les conséquences craintes n’ont pas toujours de lien, ou un lien lointain avec le comportement (par exemple “Si je ne me lave pas 3 fois les mains, je risque de contaminer ma famille et elle risque de mourir”). La personne souffrant de TOC a conscience que ce lien est irrationnel ou disproportionné, mais les pensées sont tellement fortes, qu’il semble impossible de pouvoir résister à leur impulsion.
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Dans la mysophobie, les inquiétudes sont souvent logiques mais disproportionnées, et le risque perçu est grandement exagéré.
Au niveau des comportements, que ce soit dans les TOC ou dans la mysophobie, l’objectif des comportements va être de soulager l’anxiété. Cependant, dans les TOC, les comportements sont ritualisés à l’extrême et doivent suivre un schéma bien précis (par exemple, se laver les mains un nombre de fois qui est un multiple de trois ou suivre les étapes précises d’une séquence). Dans la mysophobie, les comportements de lavage peuvent prendre des proportions extrêmes mais ils ne sont pas ritualisés. De plus, on va retrouver beaucoup d’évitement des situations à risque.
3. Comment guérir la mysophobie ?
Comme toutes les phobies et les troubles anxieux, la mysophobie peut-être prise en charge par un professionnel afin de soulager les symptômes, briser le cercle vicieux de l’évitement et réapprendre un nouveau fonctionnement plus adapté.
La première forme de thérapie est la thérapie par exposition. L’objectif de cette thérapie est d’utiliser les fonctions d’auto-régulation du cerveau, qui assurent une redescente de l’anxiété, pour habituer le cerveau aux situations anxiogènes. En restant dans des situations anxiogènes, aux niveaux de difficulté progressifs, le cerveau arrive à surmonter l’envie d’éviter et à réapprendre que les situations ne sont pas dangereuses. Cette habituation permet de diminuer l’intensité de l’anxiété ressentie face à ces situations, à force de répétition.
On peut ensuite retrouver, dans les solutions possibles, la thérapie cognitive, qui va se centrer autour des croyances dysfonctionnelles et des pensées intrusives, pour retrouver une flexibilité mentale et diminuer l’aspect irrationnel de certaines pensées. Au travers d’exercices de réflexion et de répétition, les schémas de pensée sont peu à peu modifiés. Cette thérapie fonctionne en général en parallèle de la thérapie d’exposition afin de couvrir un plus large champ d’action et augmenter les chances de succès de la thérapie.
Les médicaments anxiolytiques sont également une solution possible, mais à plus court terme. Ils permettent de diminuer les symptômes et de retrouver un confort de vie, mais ils ne permettent pas d’attaquer la racine du problème si la phobie est installée depuis longtemps. Ils peuvent cependant permettre de diminuer suffisamment les symptômes pour entamer les expositions qui pourraient sembler trop intenses sans l’effet des médicaments.
L’hypnose est une solution qui peut bien fonctionner chez certaines personnes qui y sont sensibles. Comme les anxiolytiques, l’hypnose ne règle pas, seule, les mécanismes qui entretiennent la phobie, mais elle peut permettre de diminuer l’intensité des symptômes pour faciliter l’exposition.