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Est-on génétiquement programmé pour être agoraphobe ?

Femme apeurée dans bocal - génétique agoraphobie

L’agoraphobie fait partie des troubles anxieux au même titre que l’anxiété de séparation, le mutisme sélectif, les phobies spécifiques, l’anxiété sociale, le trouble d’anxiété généralisé et le trouble panique. Elle se définie comme une anxiété importante dans des situations (ou un évitement de ces dernières) où il serait difficile d’obtenir de l’aide ou de s’échapper en cas de symptômes d’attaque de panique. Le point commun de ces troubles est une intensification de la peur et de l’anxiété ressentie dans certaines situations comme, dans le cadre de l’agoraphobie, le fait de s’éloigner de chez soi, d’être dans une foule ou dans une file d’attente, sur un pont ou dans un moyen de locomotion. Ces situations sont soit évitées, soit subies avec une anxiété très intense pouvant aller jusqu’à l’attaque de panique. Est-ce que la génétique joue dans l’agoraphobie ?

Nous sommes génétiquement programmés pour ressentir de l’anxiété (peur par anticipation). Son rôle premier est de nous protéger du danger. Ressentir de l’anxiété est nécessaire et indispensable. Nous ne sommes pas arrivés au XXIème siècle sans avoir développé un bon système de protection et de défense de notre espèce. Pour se protéger face à un danger, l’organisme peut développer trois comportements différents : le combat, la fuite ou le fait de se figer, de feindre la mort (il s’agit de réflexes automatiques). Pour permettre ces réponses comportementales, le cerveau face à un danger commande l’activation du système nerveux orthosympathique pour nous aider à faire face. Sa mission est de produire  une réponse physiologique de tension pour assurer la survie de l’individu (contractions musculaires, vasoconstriction, augmentation de la pression sanguine, accélération du rythme cardiaque…). Ces réponses et automatismes sont transmis génétiquement.

De plus en plus, la science s’intéresse aux caractéristiques génétiques et biologiques pour tenter de rendre compte des troubles psychopathologiques. Aujourd’hui, les études familiales rendent compte de la probabilité plus importante de développer un trouble anxieux quand un membre de la famille en est déjà atteint. Toutefois, il est important de préciser que même si certaines personnes présentent une vulnérabilité génétique cette dernière ne va pas obligatoirement se révéler. Il est également important d’évoquer le rôle des apprentissages que l’individu fera au cours de sa vie à travers les différentes expériences vécues. On parle ici de vulnérabilité environnementale.

Prenons l’exemple d’une jeune femme qui présenterait une vulnérabilité génétique à l’anxiété mais qui ne présenterait pas de trouble particulier. Cette personne se promène dans une grande surface à une heure de grande affluence. Les lumières sont vives, il fait chaud. Elle commence à ressentir des symptômes de malaise : sensations de chaleur, vertige, vue brouillée. A cet instant elle ressent de la peur. Les réactions de stress vont être interprétées par le cerveau de cette personne comme une menace vitale. Suite à cette expérience, la personne craindra le retour de cette réaction de stress et du sentiment de non contrôle associé.

Cette vulnérabilité, appelée environnementale, va entrer en résonance avec les vulnérabilités génétique et biologique et conduire à un déclenchement incorrect, par apprentissage, du système de défense de l’organisme qui aura tendance à se généraliser à plusieurs situations.

Si nous sommes effectivement génétiquement programmés pour souffrir d’un trouble anxieux, cette vulnérabilité doit s’associer à des facteurs environnementaux pour développer une agoraphobie.

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