Qu’est-ce qu’une phobie ?
Vous ne parvenez pas à surmonter vos peurs ? De nombreuses situations vous angoissent et gâchent votre quotidien ?
La racine du mot « phobie » provient du grec ancien phóbos signifiant frayeur ou crainte. C’est l’incarnation de la peur. Ce sont des sentiments universels qui font partie d’un mécanisme tout à fait normal dès l’enfance. Nous avons tous déjà eu peur de quelque chose que ce soit du noir, des araignées ou encore du vide… Cela constitue un fonctionnement essentiel à notre survie, ces symptômes sont présents pour nous protéger mais ne doivent pas entraver notre quotidien. Si vous êtes phobiques, vos peurs deviennent excessives, persistantes, envahissantes et souvent irrationnelles envers une situation ou un objet. Il peut alors vous arriver de paniquer et d’élaborer des stratégies d’évitement pour que vous ne soyez pas retrouvé nez à nez avec l’objet de votre peur. C’est une situation difficile pouvant impacter votre vie sociale. Si tel est le cas, ne culpabilisez pas, faites-vous aider, vous n’êtes pas seul(e). Il existe beaucoup de solutions visant à vous aider dans votre quotidien.
Trois catégories de phobies sont distinguées : les phobies spécifiques, la phobie sociale et l’agoraphobie.
- Dans la phobie spécifique, aussi appelées “phobies simples”, comme son nom l’indique, l’angoisse est portée sur un objet clairement identifié. Il s’agit le plus souvent de phobies d’animaux, du sang, des blessures mais aussi d’environnements naturels comme les hauteurs (acrophobie), de lieux où il est difficile de s’échapper (claustrophobie) ou encore de conduite isolée. En tout, il existerait plus de 6000 phobies simples.
- La phobie sociale est une peur retrouvée lors d’activités où les individus craignent par exemple de se sentir humiliés, tourmentés par le jugement d’autrui, ou de parler en public (glossophobie). Les individus qui en souffrent ont des difficultés à établir une relation avec autrui. Ils rapportent une qualité de vie appauvrie et se donnent du mal à obtenir quotidiennement des sources de satisfaction. Cependant, leur anxiété et leurs conduites d’évitement tendent à diminuer lorsqu’ils sont accompagnés par un proche.
- La personne agoraphobe a habituellement peur de l’enfermement, de se rendre dans les grands magasins ou de se déplacer au sein d’une foule… Cela peut s’accompagner ou non d’un « trouble panique ». C’est ce qui en fait sa spécificité et s’isole en cela des deux autres catégories de phobie.
Quels sont les causes de la phobie ?
L’apparition et le développement des phobies peuvent trouver leurs origines :
- Dans l’environnement familial : Il n’y a pas d’études qui ont permis de démontrer que le développement d’une phobie est en lien avec un facteur génétique. Cependant, les parents peuvent transmettre des angoisses à leur enfant de façon consciente ou inconsciente. En effet, si vos parents vous répétez régulièrement de “faire attention quand vous allez sur le balcon, parce que c’est dangereux, vous pouvez tomber si vous faites un faux pas…”, vous allez avoir plus de risque de développer une phobie de la hauteur (acrophobie).
Les phobies spécifiques peuvent également être en lien avec un événement traumatisant. Si par exemple, lorsque vous êtes sur l’autoroute vous êtes victime d’un grave accident de voiture, ce dernier peut provoquer un traumatisme, qui favorisera le développement d’une phobie de la conduite sur l’autoroute (amaxophobie).
L’agoraphobie peut se développer de façon progressive sans attaque de panique ou alors à la suite de nombreuses attaques de panique. La majorité du temps, cette dernière se développe avant l’âge de 40 ans.
La phobie sociale quant à elle, peut se développer suite à des situations vécues comme étant traumatisantes (exemple : moqueries de ses camarades) ou suite à l’observation du comportement d’autrui (exemple : être témoins de moqueries). La plupart du temps, la phobie sociale se développe pendant l’enfance.
Quels sont les symptômes de la phobie ?
Dans tous les cas, l’anxiété est présente lorsque les individus souffrant de phobies se retrouvent face à l’objet de leur peur. Elle peut s’accompagner de symptômes émotionnels (peur, honte), comportementaux (évitement), cognitifs (anxiété d’anticipation, se sentir juger négativement et/ou rejeté) et de troubles attentionnels (focalisations automatiques sur les signaux de dangers). Les symptômes somatiques les plus fréquents peuvent se présenter sous la forme de palpitations cardiaques, de tremblements, transpiration excessive, tensions musculaires, maux de ventre…
Quand consulter lorsque l’on souffre de phobie ?
Et si vous arrêtiez de vous priver de soirées mondaines, de voyages en avion où vous avez toujours rêvé d’aller, d’éviter les pigeons qui se trouvent sur votre passage… ? N’attendez plus et osez contacter un professionnel de santé. De nombreuses thérapies non médicamenteuses se veulent douces, rassurantes et très efficaces pour surmonter vos peurs. Parmi les thérapies ayant le plus de résultats, on retrouve les thérapies cognitivo-comportementales et les thérapies par exposition à la réalité virtuelle. Mais d’autres types de thérapies existent et peuvent vous correspondre, telles que la musicothérapie, l’hypnose, la sophrologie… Ce site vous permettra de trouver les professionnels de santé dont vous avez besoin avec la possibilité d’être pris en charge près de chez vous !
Bibliographie :
- Faytout, M., & Swendsen, J. (2009). Phobie sociale et vie quotidienne. Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive, 19(3), 88-92.
- Cottraux, J. (2007). Les thérapies comportementales et cognitives. Masson
- Fontaine, O. et Fontaine, P. (2007). Guide clinique de thérapie comportementale et cognitive. Retz
- Pedinielli, J-L. et Bertagne, P. (2009). Les phobies : agoraphobie, phobies sociales, phobies simples. Armand Colin