Qu’est-ce que la phobie sociale ou l’anxiété sociale ?
La phobie sociale: un des troubles psychiques les plus fréquents !
La phobie sociale se distingue de l’agoraphobie et des phobies spécifiques car elle est liée au fait d’avoir à agir en public. En ce sens, nous pouvons qualifier la phobie sociale de phobie de société.
Lorsque l’état de panique se substitue à l’anxiété
La majorité d’entre nous a connu de l’insécurité, du stress, de la tension lorsque nous n’étions pas sûrs d’être à la hauteur de quelque chose et il est normal de nous en souvenir après coup. Cela ne constitue pas un problème en soi. Cependant, dans la phobie sociale, ce sont les états de panique qui se substituent à l’anxiété. Il s’agit la plupart du temps d’une forte appréhension de parler en public, de manger avec les autres, d’avoir peur de rougir, d’uriner dans les toilettes publiques, de ne pas se sentir à l’aise, etc. C’est le fait de craindre les situations où les individus deviennent le centre d’attention d’autrui. Cela peut se généraliser à toutes formes de situations sociales. Ainsi, la phobie sociale est une sorte de timidité pathologique et extrême qui va avoir un impact important sur les différentes sphères de vie, professionnelles et personnelles.
Imaginez-vous dans la situation suivante :
Une grande réunion d’entreprise vous attend aujourd’hui et votre patron vous a demandé d’intervenir oralement. Les pensées négatives commencent alors à vous assaillir et deviennent de plus en plus excessives au fur et à mesure que cet événement redouté se rapproche. Vous vous dites alors : « Je vais sûrement rougir, comment devrais-je faire pour paraître à l’aise ? Je n’arriverai jamais à paraître normal ». Vous avez cette tendance à amplifier les risques liés à la situation à venir et à repenser strictement au caractère négatif des expériences qui se sont mal passées. Lorsque la réunion débute, vous devez vous engager à prendre la parole. L’idée de ce que vont penser les autres personnes de votre discours vous obnubile. Vous êtes plus concentré sur votre malaise que sur la situation en cours et occultez aussi tous les aspects qui peuvent être positifs et vous rassurer : « Ai-je eu l’air idiot(e) en répondant à cette question ? Que doivent-ils se dire ? … » Lorsque la réunion finit enfin par se terminer, vous n’êtes pas pour autant soulagé(e). Vous ruminez et repensez à tous les moindres détails pour en faire des points importants : « ils ont dû me trouver lamentable, je ne pourrai jamais m’améliorer. Je suis sûr(e) de ne pas m’être rendu(e) compte de toutes mes erreurs… ! » Cette nouvelle expérience sera une fois de plus emmagasinée dans la liste des autres échecs. Bref, vous êtes constamment dans un schéma de pensées négatives. Les représentations des événements sociaux ne peuvent être conçues de façon positive.
Distinguer une simple anxiété d’une phobie sociale
Selon Christophe André (psychiatre au service hospitalo-universitaire de l’hôpital Sainte Anne à Paris), « L’anxiété sociale est un phénomène universel qui renvoie à ce sentiment d’inconfort et d’appréhension que tout être humain peut ressentir lorsqu’il se sent soumis au regard des autres et/ou au jugement d’autrui ».
L’intensité de la souffrance émotionnelle, l’importance des stratégies d’évitement et les répercussions sur la qualité de vie sont les critères permettant de distinguer une simple anxiété d’une phobie sociale.
En Europe, 2 à 4 % de la population souffre de ce type de phobie et elle serait présente davantage chez les femmes que chez les hommes… Avant l’apparition de ce trouble dans les manuels de psychologie, peu de recherches ont été menées pour comprendre la phobie sociale. Aujourd’hui, les études reposent encore sur de nombreux questionnaires servant de recueils de données, mais ils ne permettent pas de bien approfondir ces connaissances. Il est également compliqué de mener des études auprès des phobiques sociaux, car ils ne dérangent personne par peur d’être jugés. Leur trouble passe le plus souvent inaperçu comme ils établissent sans cesse des stratégies d’évitement. Toute leur énergie est employée à essayer de dissimuler ces évitements parce qu’ils ont honte d’en parler à leurs amis, leur famille et même à leur médecin.
« Pas besoin de gril, l’enfer c’est les autres. »
Jean-Paul Sartre, Huis clos
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Le rôle du thérapeute pour vous aider à soigner votre phobie sociale
L’objectif des thérapeutes consiste alors à vous accompagner dans la gestion de votre anxiété afin que vous parveniez à progressivement diminuer vos comportements d’évitement. Vous êtes encouragé à interagir avec les personnes que vous connaissez peu dans le but de susciter de nouvelles habitudes. Cela vous permet d’une part de réduire votre anxiété en la considérant comme une composante humaine naturelle et d’autre part, ces nouvelles interactions vous permettent de générer de nouvelles émotions positives. Vous apprendrez également d’autres outils de gestion des émotions que vous pouvez utiliser dans toute situation anxiogène pour vous. À terme, il s’agit de provoquer une habituation, peu importe le moyen employé par le thérapeute.