Qu’est-ce que la peur de l’avion ou l’aviophobie ?
Pour beaucoup d’entre nous, l’avion est synonyme de voyage, de détente ou encore de bol d’air. Il peut aussi être vu comme un simple moyen de transport permettant de se rendre d’une ville à une autre… Mais si vous avez peur de l’avion, c’est une tout autre histoire. Dans ce cas il représente pour vous un véritable cercueil volant, une machine de l’enfer dans laquelle vous n’avez plus aucune possibilité de vous échapper et qui vous conduise irrémédiablement à une mort certaine.
10% de la population développe une peur bleue de prendre l’avion
On a beau vous dire « qu’il y a plus de chance de mourir dans un accident de voiture que dans un accident d’avion », « que l’avion est le moyen de transport le plus sûr au monde », si vous souffrez d’aviophobie vous répondrez que « c’est aussi le moyen le plus sûr de se tuer ». Ces adages, vous les connaissez par cœur mais cela ne vous empêche pas de ressentir une très forte anxiété chaque fois que vous entreprenez un tel voyage.
Dix pour cent de la population développe une peur bleue de prendre l’avion. Les répercussions de cette phobie peuvent constituer de sérieux handicaps sur la vie privée et professionnelle. D’ailleurs, elle concerne tellement de personnes que des stages de « gestion de la peur en avion » sont proposés par Air France depuis déjà plus de 20 ans.
L’aviophobie peut se combiner avec d’autres phobies
Selon Rodolphe Oppenheimer (psychanalyste français spécialiste des troubles anxieux et de la dépression), l’aviophobie, la claustrophobie (peur des espaces clos) et l’agoraphobie (peur des lieux publics et des espaces découverts) se regroupent dans la peur de l’avion. Si vous en souffrez, il se peut que vous ayez également peur d’effectuer des trajets dans les transports en communs, d’être enfermé, de ne pas pouvoir vous enfuir, etc. car toutes ces peurs ont pour point commun l’espace.
Dans tous les cas, la phobie ne laisse plus de place pour la pensée rationnelle puisqu’elle n’est plus liée à des éléments réels. Il est même possible d’être phobique en avion sans avoir effectué le moindre vol.
Des études ont montré que même les personnes qui n’ont jamais entrepris de tels voyages présentent un niveau d’anxiété bien plus important que ceux ayant vécus des expériences déplaisantes durant un vol. Ceci s’explique par le fait que les individus présentent un tempérament de nature anxieux et surévaluent le niveau de leur peur.
L’origine de la peur de l’avion ?
Des repères bouleversés
L’aviophobie peut aussi s’expliquer par le fait que la personne possède peu de connaissances sur le fonctionnement général d’un avion. Lors d’un vol, on peut comprendre que vous ne soyez pas rassuré d’entendre des bruits inhabituels, de sentir votre corps « tomber » lorsque l’engin traverse des zones de turbulences, ou de vous retrouver assis juste à côté des énormes réacteurs.
Les images de crashs aériens entretiennent votre anxiété et font naître des émotions qui ne laissent plus de place pour la pensée rationnelle. C’est surtout le fait de vous retrouver complètement passif, d’être dans l’impossibilité d’entreprendre une action et d’attendre que l’avion atterrisse sans encombre qui vous mettent dans une situation très inconfortable.
Les pensées catastrophiques
La médiatisation autour des accidents d’avion et les images traumatisantes qu’ils donnent à voir favorisent les pensées catastrophiques. Vous imaginez l’accident comme seule issue si vous montez dans un avion.
Le fait d’envisager uniquement les scénarios tragiques provient des biais de perception à l’œuvre, par exemple, lorsque vous vous focalisez sur la gravité des accidents d’avion plutôt que sur leur rareté. Ainsi, vous êtes victimes de ces pensées automatiques qui installent dans votre cerveau le fait que les voyages en avion sont extrêmement dangereux.
La peur d’avoir peur
Vous pouvez comprendre que votre peur ne constitue aucun danger apparent, qu’elle est irrationnelle, mais vous ne pouvez contrôler vos comportements car vous n’avez aucun moyen de contrôler la situation et vous devez vous obliger à l’affronter. Une fois le sas d’entrée fermé, il n’y a plus la possibilité de faire demi-tour et de s’échapper si les choses tournent mal.
Vous avez peur d’avoir peur, imaginez toujours le pire et craignez par-dessus tout de faire une attaque de panique pendant le vol (peur de mourir, de devenir fou ou encore d’étouffer…).
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Aviophobie, aérophobie et aérodromophobie ?
Une recherche internet rapide vous montrera que ces trois notions sont tour à tour utilisées pour parler de la phobie des voyages en avion. Sont-elles pour autant synonymes ? La réponse est… oui et non ! Contrairement à l’aviophobie et l’aérodromophobie qui, elles, désignent strictement la peur de l’avion, l’aérophobie est en fait la peur du grand air et du vent. Dans l’usage néanmoins, on peut utiliser également le terme aérophobie pour évoquer la peur des voyages en avion. Ces peurs sont généralement liées les unes aux autres, il n’est donc pas rare qu’une personne aviophobe les cumulent.