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AQUAPHOBIE: comment être en CONFIANCE où je n’ai pas pied

Femme dans une piscine sans eau - aquaphobie

Aquaphobie | Les Miroirs D’eau de Maria Svarbova

 

PERDRE PIED

Et toi ? As-tu peur de nager où tu n’as pas pied (laisse moi un commentaire) et si oui pourquoi?

En somme, quelles sont tes émotions lorsque tu franchis la frontière du grand bain ? Anxieuse, excitée à l’idée de te surpasser, à l’aise mais crispée ou agrippée au bord à regarder le fond ?

Je sais, tu as peur de descendre au fond de peur d’être absorbée pas celui-ci (peurs inconscientes).

Dans ces conditions, sur le plan émotionnel c’est surtout la terreur (une peur mélangée à un profond sentiment d’impuissance), la honte liée à un vécu d’humiliation (par exemple quand on t’a retiré de l’eau et que tu as croisé le regard amusé des autres) ou encore le sentiment de culpabilité qui dominent.

Cependant, cette culpabilité laisse place à de la colère quand la personne réalise, des années plus tard, qu’elle a été maltraitée.

 

PSYCHOLOGIE

Notons que le conscient et l’inconscient se mélangent en permanence quand il s’agit de phobie de l’eau. La frontière entre les deux est floue, très floue.

Chaque fois que tu te diriges vers la profondeur, tu as l’impression de régresser, d’étouffer et d’être dans la tourmente ? Ce sentiment est difficile à porter pour toi mais la solution est proche.

Je ne connais pas ton histoire mais si tu as :

  • de l’appréhension à aller nager à 2 mètres de profondeur
  • la frousse de t’éloigner du mur
  • peur de quitter les pieds du sol
  • horreur d’aller dans le grand bain parce que tu ne sais pas comment regagner le bord

, alors ta stabilité émotionnelle est encore à améliorer avec des outils techniques et kinesthésiques efficaces.

Donc NO panique ! Ça viendra dans les prochaines semaines, mais avant, j’aimerais partager avec toi quelques points précis afin que tu aies plus d’éléments de compréhension. C’est cadeau ! 

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RECONNAÎTRE & RENAÎTRE

Premièrement, cette angoisse est positive car, de facto, tu n’essaies pas de la cacher sous un ego mal placé ! D’ailleurs, ce serait la plus mauvaise attitude pour progresser.

De plus, le deuxième avantage à accueillir cette émotion est qu’elle te permet d’identifier tes besoins profonds en natation.

En résumé, si tu as peur d’aller dans le grand bain, c’est que tu as compris qu’il te manque des outils de propulsion pour accéder à l’autonomie. Celle-ci te donne un puissant sentiment de sécurité.

À partir de ces données, tu peux commencer un processus d’apprentissage par étapes cohérentes (ex. : immersion avec expiration, relâchement, quitter les pieds du sol, se laisser flotter, etc…).

Mais avant d’aller plus loin, j’aimerais connaître les causes de ta peur dans l’eau. C’est vrai, c’est important de savoir même s’il ne faut pas s’y attarder des lustres.

HISTOIRE PERSONNELLE

Alors, raconte-moi les causes de tes blocages dans le grand bassin. Je t’écoute, on t’a poussé aux 2 mètres quand tu étais enfant ? Tu as bu la tasse et tu t’es fait très peur ce jour là ? Je suis curieux mais j’assume.

Ou alors…tu n’en sais rien ! Tout ce que tu peux dire c’est que tes parents détestent se baigner…

Effectivement, c’est peut-être une peur transgénérationnelle. Si tu as vu par exemple ta mère ou ta grand-mère mal à l’aise ou en crise de panique dans la piscine, ta mémoire cellulaire l’a enregistré.

Naturellement, des années plus tard, il est difficile (ou douloureux) pour toi d’expliquer à tes amies pourquoi tu refuses à chaque fois leur invitation l’été à la mer (car personne ne connaît ton handicap).

Souvent, mes élèves me livrent la même histoire: une copine l’a poussé en pensant que ça allait les faire rire. C’est vrai que cette blague est excellente…mais pour l’autre!

Bref, si tu as commencé des cours de natation, j’espère que ton maître-nageur est avec toi dans l’eau pour les 1ère séances.

À cet égard, si tu lis mes articles ou/et si tu as lu mon livre, alors tu sais que j’insiste souvent sur cette proximité indispensable. Je ne développerai pas les raisons ici mais les résultats sont stupéfiants quand le coach est à tes côtés.

Enfin, avant de nous quitter, je tiens à te partager 3 recommandations issues de mon expérience et de mes observations. Elles te feront évoluer vers le grand bain avec sérénité et assurance.

À vrai dire, juste par l’observation, j’ai pu améliorer mes techniques d’accompagnement. Et sans l’engagement, la volonté et l’énergie de mes élèves, je n’aurais pas les résultats incroyables aujourd’hui. Merci à eux !

LÂCHER PRISE

Tout ce que tu vas apprendre dans le petit bassin comme techniques de flottaison, d’immersion ou de déplacements seront applicables et transposables dans le grand bassin.

En fait, l’objectif est de t’améliorer dans le petit bain avec des exercices de mobilité (passer du vente sur le dos et du dos sur le ventre), faire des petits « plongeons canard », mettre la tête sous l’eau, aller toucher le fond même à 1 mètre.

C’est une bonne nouvelle pour toi? Oui, à condition que tu sois relâchée musculairement et dans le lâcher prise (ne pas attendre des résultats immédiats).

C’est pour ces raisons qu’il est raisonnable de se fixer un but mais pas s’accrocher à celui-ci (ex. vouloir s’immerger à tout prix à 2 mètres en moins de deux séances) comme un pitbull à une branche.

Au contraire, « faire ce que doit et advienne que pourra » et une bonne approche pour vaincre son aquaphobie. L’avantage est que tu ne te mets pas la pression (ex.: il faut que je sache nager avant les vacances) et en plus tu es dans l’instant présent à chaque séance.

Oups ! J’ai oublié de te préciser une donnée importante: ton apprentissage dans le petit bassin ET dans la profondeur du grand bain ne se passera pas de la même manière…sur le plan ÉMOTIONNEL.

Par ailleurs, si tu t’es déjà aventurée où tu ne peux pas poser les pieds, tu sais de quoi je parle. Le cœur se met à battre à 140 pulsations par minute et ton histoire intime avec l’eau (les gros dossiers!) réapparaît comme par magie.

Donc, afin que ton séjour dans la grande profondeur soit un artifice de plaisirs et un succès total, je t’invite à :

  • être focus sur ton relâchement musculaire
  • donner le maximum de toi sans attendre de progrès rapides
  • prendre conscience que le grand bain est la dernière étape avant ton autonomie aquatique, bravo pour ton parcours !
  • Amuses-toi dans le petit bassin avant et après le grand bain

Aussi, fais une capture écran de ce qui suit pour avoir ces astuces toujours avec toi !

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Laissez nous vos coordonnées pour vous guider dans cette démarche :


    PRENDRE DE L’ALTITUDE

    Une fois arrivée dans le grand bassin (au moins 2 mètres), les deux mains sur le bord tu prendras une grande inspiration avant de bloquer ta respiration.

    Lentement, tu t’allongeras sur l’eau (imagines que c’est ton lit!) en lâchant ta nuque et tes bras (gardes toujours tes mains sur le bord).

    Ainsi, tu observeras le sol en imaginant que tu flottes dans les aires. Cette sensation de légèreté et d’altitude te donneras des ailes !

    D’ailleurs, mes élèves me disent parfois qu’ils ont l’impression de regarder la terre de l’espace. Maintenant, tu n’as plus besoin de lutter pour rester à la surface de l’eau. L’apaisement et le bien-être se manifestent.

    Penses à des moments agréables, ces dernières semaines, passés avec les gens que tu aimes.

    De ce fait, tu prends conscience que tes poumons sont ton propre gilet de sauvetage. Cette information sensorielle s’ajoute à ta bibliothèque aquatique, à ta boîte à outils kinesthésique.

    Seulement si tu t’en sens capable, lâches tes mains du bord et reposes-toi!

     

    À GRANDE ÉCHELLE

    Le long de l’échelle du grand bain, tu t’amuseras à descendre jusqu’au fond en touchant le sol pendant ton expiration. De surcroît, tu pousseras fortement avec tes deux pieds sur le sol pour remonter rapidement en surface.

    Dans ces conditions, tu sais dorénavant que le sol ferme sur lequel tu t’es appuyée est un allié, je dirais même un ami sur qui tu peux compter. C’est une découverte pour toi, tu jubiles!

    Oui, je sais ce que tu penses…Il y a encore quelques jours tu avais peur de descendre au fond, de peur d’être absorbé par le fond (inconscient fantasmagorique), et aujourd’hui tu en souris.

    Enfin, tu as la possibilité de renouveler l’expérience en gardant l’air dans tes poumons. Sois dingue, lâche l’échelle une fois en bas et tu ressembleras à une montgolfière chargée d’hélium en remontant!!!

    Un sentiment de sécurité et de liberté se lira sur ton visage avec cet exercice ludique.

     

    SUSTENTATION AQUATIQUE

    Alors, s’il y a une question que l’on m’a posé des centaines de fois, c’est probablement celle-ci :

    « Thierry, comment fais-tu pour rester à la verticale quelques secondes, la tête hors de l’eau ? »

    Sincèrement, une fois maîtrisée, cette posture éliminera à tout jamais ton aquaphobie en général et ton anxiété où tu n’as pas pied en particulier. J’exagère un peu mais tu ne seras plus la même après.

    OK, mais comment se maintenir droit comme un « i » à la surface et surtout pour quoi faire ?

    Bonne question !

    D’abord, j’enseigne impérativement cette figure à mes élèves car elle permet de :

    • passer du ventre sur le dos
    • respirer quelques secondes et récupérer si tu es loin du bord
    • d’éviter une personne venant de face (je le vois souvent dans ma piscine!)
    • se redresser pour remettre ses lunettes et/ou avoir une vue globale de son environnement
    • d’avoir le contrôle de sa respiration

    Pour cela, il est préférable d’apprendre la brasse avant. Cette position verticale en mouvement est en réalité de la brasse…mais debout!

     FM 20-21 : War Department Field Manual, 1946 Swimming Exercices

    C’est pourquoi, dans le petit bassin, tu vas t’entraîner aux ciseaux de brasse et aux mouvements circulaires des bras.

    Ensuite, cette fois en grande profondeur, tu commenceras pas les jambes en tenant le bord. Quand tu le sentiras, tu lâches une main (en accélérant avec les jambes) puis l’autre pour réaliser ta brasse verticale.

    Expire fort lorsque tu pousses sur les jambes, ça t’éviteras l’asphyxie !

    Enfin, ne vas pas plus vite que la musique ça ne sert à rien, une plante ne pousse pas en deux jours, n’est-ce pas ? Prends ton temps, cool.

    Enfin, tu peux déjà commencer par te laisser flotter dans le grand en t’accrochant au bord dès demain (annule le poney et vas à la piscine !!!). En revanche, j’attends tes commentaires dès maintenant.

    Action!

    photo praticien auteur blog phobie

    Thierry Zouaz

    aquaphobieheureuse