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Comment réagissez-vous face à l’échec ?

“L’échec est un passage transitoire qui te prépare pour ton prochain succès”. Cette phrase de Denis Waitley vous paraît particulièrement ridicule. Pour vous, chaque épreuve s’est résumé en un échec, et aujourd’hui, vous cherchez à les fuir absolument. Le risque de l’échec vous angoisse particulièrement, et vous avez du mal à le comprendre et à vous en débarrasser. Prenez le temps de comprendre ce que représente l’échec pour vous.

chat dans un lit - troubles du sommeil

1. Qu’est-ce que l’atychiphobie ?

L’atychiphobie est une peur particulièrement forte, irrationnelle et persistante de l’échec dans les différentes dimensions de la vie (professionnelle et personnelle). De nos jours, cette anxiété est grandissante et de plus en plus de personnes sont touchées par cette phobie. En effet, les réseaux sociaux sont vecteurs de semblant de “perfection” et font diminuer la confiance en soi des personnes qui ont l’impression de ne pas être à la hauteur. Comme toutes les phobies, cette angoisse semble prendre une place particulièrement importante dans votre vie. Une place que vous ne souhaitez pas lui donner. 

Cette angoisse va pousser la personne anxieuse à éviter les situations qui risquent de le mettre en échec. La personne se protège alors beaucoup et ne veut pas ressentir les mêmes sensations que ceux qui ont pu être ressenti par le passé dans ces situations. La personne ne se mettra pas dans aucune situation qu’elle n’est pas sûre de réussir, et se limite donc dans nombreuses de ses activités. La personne va penser que, malgré le fait qu’elle essaye, elle rate, c’est parce qu’elle est particulièrement malchanceuse

De fil en aiguille, la personne va percevoir uniquement des défaites. Elle va beaucoup se dévaloriser, et partira défaitiste. Elle ne se sent donc pas capable de réaliser des tâches et rentre dans un cercle vicieux de la dévalorisation, et donc d’un comportement qui va pousser la personne à l’échec.

2. Pourquoi j’ai peur de l’échec ?

Il y a de nombreuses raisons différentes qui poussent une personne à craindre l’échec. Les facteurs peuvent être génétiques, traumatiques, éducatifs, des caractéristiques personnelles ou dus à d’autres troubles.

Facteur génétique 

Si un de vos parents souffrait de cette même anxiété, il est possible que cela puisse venir de là. En effet, selon la théorie de l’apprentissage vicariant, nous avons tendance à imiter des comportements qui semblent pouvoir nous mettre en sécurité, être protecteur ou nous convenir. De ce fait, si vous voyez votre mère ou votre père avoir une très mauvaise gestion de ses échecs, ou qui évite les situations qui risquent de la/le mettre en échec, vous aurez tendance à reproduire ce même comportement.

 

Facteur traumatique 

Souvenez-vous de cette présentation que vous avez faite lorsque vous étiez plus jeune, et où tous vos camarades se sont moqués de vous, et que la maîtresse vous a mis une mauvaise note alors que vous aviez eu l’impression d’avoir fait de votre mieux. Quelle violence ! 

Il est possible qu’un événement, anodin ou non, conscient ou pas vous ait amené à angoisser dans ces situations. L’échec a pu être perçu comme un vrai traumatisme, et la violence de l’événement que vous avez pu ressentir revient chaque fois. Il est donc normal d’éviter ces situations qui rouvrent à chaque fois une blessure qui n’avait pas encore réussi à cicatriser. 

 

Facteur éducationnel

L’éducation d’un enfant peut déterminer beaucoup d’éléments le concernant. Elle peut expliquer certaines peurs, certains traits de caractère …

Un parent qui est très exigeant envers son enfant attend beaucoup de lui. Il se peut que lorsque vous rameniez un 9/10, vos parents vous demandent quelle a été votre erreur ou combien a eu Paul, le meilleur de la classe. Il est possible que lorsque vous avez fait quelque chose qui n’était pas parfait à leurs yeux, vous aviez l’impression de lire la déception dans leurs yeux. Vous aviez alors l’impression de ne pas être à la hauteur de leurs attentes. Vous aviez l’impression que vous auriez dû faire mieux. Vous n’étiez pas satisfait de vous même, et devenez vous-même très exigeant. Mais à force d’être exigeant vous ne visualisez plus que les échecs. 

Par ailleurs, certains parents peuvent être dévalorisants. Lorsque vous faisiez quelque chose, vos parents avaient tendance à vous dire que ce n’était pas assez bien, qu’il fallait faire mieux, que vous n’êtes pas assez bon ou assez bien. Ils pouvaient vous donner l’impression que vous n’étiez que déception. Ils vous punissaient beaucoup, ils ne vous valorisaient pas auprès des autres. Cela peut avoir un impact important sur votre anxiété. Si vous ne faites jamais assez bien, alors vous préférez ne pas faire du tout. 

 

Traits de la personnalité 

    • Le perfectionnisme

Les personnalités perfectionnistes ont tendance à avoir plus tendance à souffrir de cette phobie de l’échec. En effet, lorsqu’on est perfectionniste on essaye de chercher à faire toujours mieux. Pour savoir si c’est parfait, les éléments négatifs sont bien plus retenus que les éléments positifs. Mais il est difficile de se valoriser lorsque nous ne mettons en avant uniquement les éléments négatifs.

 

    • Se comparer à l’autre

Au sein de votre famille, de vos amis ou de votre entourage, vous vous comparez souvent aux autres personnes. Vous avez toujours l’impression de faire moins bien qu’eux, et votre objectif est d’être toujours le ou la meilleur(e). Vous remarquez parfois que vous êtes jalous(e) des autres, et qu’il est plus difficile pour vous d’atteindre vos objectifs.

    • Hypersensibilité 

Gérer vos émotions vous semble compliqué : la joie est dans l’extrême, votre tristesse aussi. Lorsqu’un événement survient, vos émotions sont exacerbées. L’hypersensibilité n’est pas une pathologie, mais elle peut être limitante ou handicapante car vos émotions sont le filtre de votre interprétation de votre vie

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    Troubles 

    Cette difficulté à accepter l’échec peut être dû au fait que vous ayez d’autres troubles tels que l’anxiété généralisée, des troubles de l’humeur, des troubles du sommeil, une anxiété sociale etc. Toutes ces difficultés sont des facteurs qui vont rendre difficile pour vous de gérer vos émotions, et celles que vous pouvez ressentir face à l’échec en particulier. À vos angoisses, vous rajoutez celle de vouloir être parfait(e), celle de toujours tout réussir, ou celle de ne pas laisser de place à l’imprévu. Mais l’échec fait partie du processus d’apprentissage, et donc du processus de réussite.

    3. Quels sont les symptômes d’une phobie de l’échec ?

    Chaque phobie est perçue et vécue de manière différente par chaque personne. Ce que vous ressentez vous est unique. Pour autant, il y a des symptômes communs qui sont souvent retrouvés chez une majorité de personnes, qu’ils soient physiques ou psychologiques.

     

    Symptômes physiques 

    Lorsque vous vous retrouvez dans une situation d’échec ou que vous risquez de vous vous retrouver dans une telle situation, votre corps peut vous envoyer certains signaux d’alerte. Ces signaux peuvent être l’accélération du rythme cardiaque, difficultés respiratoires (accélération ou sensation d’étouffer ou d’oppressement), bouffées de chaleur et sueurs, douleurs abdominales, nausées, vertiges, tremblements etc. 

     

    Symptômes psychologiques

    Une personne qui souffre d’une anxiété liée à l’échec va avoir tendance à beaucoup se dévaloriser, et de ce fait avoir un gros sentiment d’infériorité. Parfois cette sensation est si forte que vous vous sentez impuissant(e) face aux différentes situations. Au fur et à mesure, vous anticipez cette peur, et vous êtes dans la crainte constante, allant jusqu’à pouvoir générer chez vous une anxiété généralisée. 

    Vous trouvez aussi que vous perdez toute notion de contrôle et que vous manquez de maîtrise dans ces situations. Cela est particulièrement angoissant pour vous de vous rendre compte que vous ne contrôlez pas toutes les situations. Votre pensée principale est donc de fuir. Vous cherchez à trouver tous les moyens de vous sortir de cet environnement qui vous fait vous sentir si petit et si impuissant. Vous avez l’impression que vous allez vous évanouir, et vous vous sentez comme spectateur de cette vie et de cette situation. Il vous faut parfois du temps pour récupérer de cette situation-là.

    4. Quels sont les impacts de la phobie de l’échec dans la vie ?

    Cette phobie de l’échec est particulièrement limitante au quotidien. Elle diminue drastiquement sa capacité à agir, à oser, et à se lancer dans de nouvelles activités ou de nouvelles rencontres.

    Il n’est pas rare alors que, consciemment ou inconsciemment, vous vous auto-sabotez. En effet, vous préférez ne pas commencer quelque chose, plutôt que de prendre le risque d’échouer plus tard. Vous rentrez donc dans un cercle vicieux où vous êtes persuadé que l’échec fait partie de vous. Vous perdez donc confiance en vous. Vous avez une faible estime de vous-même. Vous ne vous sentez pas à la hauteur de vos capacités et des autres. Vous êtes dans la crainte constante de décevoir l’autre, vous êtes dans la crainte de son jugement, qui va être dur, et craignez de le perdre si vous persistez à être quelqu’un qui passe d’échec en échec.

    Vous trouvez que les autres sont tellement mieux que vous, et avez tellement peur de les perdre, que vous commencez à éviter toutes relations sociales. Vous vous isolez petit à petit, et souffrez de cet isolement. 

    De plus, il est particulièrement difficile pour vous de vous placer comme leader d’un groupe. Vous avez également tendance à procrastiner vos tâches, en particulier celles qui risquent de vous mettre en échec.

    5. Qui sont les personnes les plus touchées par l’atychiphobie ?

    Tout le monde peut être touché par cette anxiété liée aux échecs : les enfants, les adolescents ou encore les adultes. Dès l’enfance, les plus jeunes peuvent avoir une grande crainte d’être en échec scolaire. Comme nous avons pu le dire plus haut, il est possible que les personnes qui sont poussées par un entourage trop exigeant (parents, professeurs, fratrie…) sont particulièrement sensibles à cette difficulté liée à l’échec. Il est donc très courant que la personne devient elle-même très exigeante envers elle-même.

    6. Quelles thérapies pour soigner ma peur de l’échec ?

    Il est important de ne pas se laisser dépasser par cette peur de l’échec. Parlez-en à un professionnel de santé pour qu’il puisse vous orienter au mieux. Une psychologue pourra vous aider à gérer vos émotions et vous guider vers la sérénité dans ces situations. Il faut que vous puissiez oser tenter votre chance, à apprendre à faire les choses pas à pas et avancer étape par étape.

    Pour cela, les thérapies cognitivo-comportementales s’avèrent particulièrement efficaces dans le traitement de la phobie de l’échec. Dans cette dynamique, s’inscrivent les Thérapies par exposition à la réalité virtuelle  qui vous permettront de vous exposer dans différents environnements anxiogènes de manière progressive, appréhender votre crainte face à l’angoisse, travailler les outils d’acceptation de l’échec et de gestion de l’anxiété (le système ACARA  par exemple), tout en analysant les pensées limitantes et les reprogrammer. À travers ces thérapies, vous allez porter une attention particulière dans la compréhension de ce qui vous inquiète dans le risque d’échec

    Petit à petit, vous allez prendre conscience que l’échec ne vous définit pas, il n’est pas une valeur, mais bien une étape qui nous permet d’avancer. Il est donc important d’apprendre à vivre avec l’échec, car il n’existe pas de réussite sans échec.

    Pour prendre des distances face à cette crainte liée à l’échec, vous pouvez écrire un petit “carnet du positif”. Notre cerveau se concentre majoritairement sur les éléments négatifs et donc les échecs. Malheureusement, nous sommes naturellement pessimistes.  Prenez le temps de noter et de mettre en avant toutes vos réussites et toutes vos fiertés du quotidien. Grâce à cela, vous allez entraîner votre cerveau à retenir plus d’éléments positifs. Une réussite n’est pas nécessairement être le gagnant d’un marathon. Une réussite est ce que vous, vous considérez comme étant bien. Vous pouvez avoir réussi à faire une recette, à rattraper le gâteau que vous aviez raté, à endormir votre enfant facilement, à aller jusqu’à un endroit en pleine conscience etc. 

    Pour finir, il est important de faire des exercices au quotidien en plus. Faites des exercices de relaxation pour travailler le lâcher prise. Faites de méditation de pleine conscience  pour accepter toutes les sensations et vivre le moment présent plus facilement. Il est également important de faire des exercices de respiration également, tel que la cohérence cardiaque. Pour avoir une plus grande maîtrise de vous-même, de votre corps et de vos pensées, vous pouvez également faire une activité sportive ou du yoga.