Comment vivez-vous votre État de Stress Post-Traumatique?
Accident de voiture, agression, viol, guerre, isolement, kidnapping … tant de situations qui sont traumatisantes et qui ont des répercussions sur le reste de notre vie. Il est difficile d’avancer après avoir vécu un tel choc émotionnel et engendre de nombreuses conséquences sur le présent et l’avenir. Un État de Stress Post-Traumatique a alors pu se développer.
SOMMAIRE
- Un trouble du stress post-traumatique, qu’est-ce que c’est ?
- Comment un état de stress post-traumatique se manifeste-t-il ?
- Quels sont les symptômes physiques ?
- Quels sont les symptômes psychiques ?
- Quelles sont les répercussions au quotidien ?
- Quels sont les risques à long terme ?
- Comment pouvez-vous gérer votre angoisse au quotidien ?
- Comment traiter son trouble du stress post-traumatique ?
1. Un trouble du stress post-traumatique, qu’est-ce que c’est ?
Le Trouble du Stress Post-Traumatique (TSPT) ou l’État de Stress Post-Traumatique (ESPT) est un trouble qui se développe à la suite d’un événement traumatique. Il fait partie de la famille des troubles anxieux sévères, et n’est pas à considérer à la légère.
Ce trouble intervient à la suite d’une exposition d’un événement qui vous touche directement, ou que vous avez expérimenté en tant que témoin. Cela peut être une confrontation à la mort (ou à un risque de mort imminent), à une blessure, à une agression sexuelle ou viol, à de la violence, etc. Tout événement qui met votre vécu psychique ou physique en danger.
Lors d’événements difficiles, il est normal de vivre un choc. Cet état de choc peut durer jusqu’à un mois suivant l’événement et est considéré comme un stress aigu. Au-delà, si cette sensation persiste, on parle alors d’état de stress post-traumatique. Plus on essayera de minimiser, d’enfouir ou de cacher les émotions qui ont pu être ressenties dans cette situation, plus l’anxiété liée à cet événement risque de persister.
2. Comment un état de stress post-traumatique se manifeste-t-il ?
Le trouble du stress post-traumatique ne se manifeste pas forcément directement après l’événement traumatisant. Il est possible que vous ayez l’impression d’avoir géré(e) cette anxiété, et que, sans prévenir, des mois ou des années plus tard, un événement vous fasse ressurgir cette angoisse ou cet événement. Si vous ressentez ces symptômes ou si vous vivez des situations que vous avez du mal à comprendre, rappelez-vous que votre corps essaye de vous protéger. Ne culpabilisez donc pas de ressentir ce que vous ressentez, et n’en voulez pas à votre corps d’essayer de prendre soin de vous.
3. Quels sont les symptômes physiques ?
Généralement un trouble anxieux caractérise l’état de stress post-traumatique. Cela se manifeste donc physiquement, généralement par des attaques de panique. Cela peut être des difficultés de respirer, une tachycardie, des sueurs, des tremblements, des céphalées, des maux de ventre, des nausées, la sensation de jambes molles…
4. Quels sont les symptômes psychiques ?
Il n’y a pas une façon unique de vivre le traumatisme. Il se peut donc que vous ayez l’impression que vous n’êtes plus en capacité de ressentir d’émotions. Vous avez peut être la sensation que tout est flou autour de vous, que vous errez désormais sans but, sans comprendre et sans être compris(e). Vous allez parfois même jusqu’à fuir toutes les situations qui pourraient se rapprocher de près ou de loin à cette situation angoissante, afin d’être sûr(e) de ne plus jamais ressentir ce que vous avez ressenti.
5. Quelles sont les répercussions au quotidien ?
Dans votre vie de tous les jours, vous pouvez sentir le poids de ce traumatisme peser sur vous. En effet, vous vous rendez peut-être compte que vous êtes épuisé(e) et que chaque activité vous demande une grande énergie. Vous remarquez aussi que vous avez des difficultés à vous endormir, que vous vous réveillez, que vous faites des cauchemars etc. Des troubles du sommeil sont alors latents et vous empoisonnent la vie. Pourtant, un bon sommeil est fondamental pour vous permettre de répondre à vos émotions. Il faut donc en prendre soin et vous assurer que vous adoptez les bonnes stratégies d’endormissement. Vous pouvez également être sujet à de la nyctophobie si l’événement est survenu dans un endroit sombre.
Vous pouvez aussi avoir des difficultés attentionnelles. Il est compliqué pour vous de vous concentrer sur les tâches que vous faites, que ce soit au travail, à l’école, dans vos loisirs, dans certaines activités, etc. Vous vous sentez même parfois très peu présent(e) lorsque vous êtes dans un groupe ou un lieu social. Vous avez du mal à suivre une conversation
6. Quels sont les risques à long terme ?
A plus long terme, l’état de stress post-traumatique peut avoir des répercussions sur votre quotidien. En effet, vous angoissez dans de nombreuses situations, diminuez vos sorties et vos interactions sociales. Vous pouvez alors limiter votre cercle social et souffrir d’isolement.
De plus, vous pouvez remarquer que vous êtes plus irritable avec votre entourage, moins patient, vous pouvez même développer une hypersensibilité. Vous avez l’impression d’avoir changé, parfois de ne plus vous reconnaître. Il y a certaines activités que vous adorez faire et aujourd’hui que vous ne faites plus, que ne vous font plus vibrer. Il est également possible de développer une réticence grandissante ou une réelle aversion pour les lieux publics et développer une agoraphobie ou une phobie sociale ou encore une anxiété généralisée.
Selon la nature de l’événement, il est possible de développer une réelle phobie du rapport sexuel.
Il arrive également que pour anesthésier la douleur et les maux, vous commencez à consommer des produits (alcool, tabac, drogue …) et que vous tombiez dans un comportement addictif. Il est également constaté que les personnes avec un état de stress post-traumatique sont plus sujettes aux risques de troubles du comportement alimentaire (que ce soit une anorexie mentale, une boulimie, des accès hyperphagiques…).
Pour finir, environ 1 personne sur 3 ayant subi un traumatisme fait une dépression sévère dans les mois ou les années après l’événement traumatique.
Afin d’éviter ces différentes complications, il est important d’aller consulter un professionnel de santé rapidement après l’événement traumatique.
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7. Comment pouvez-vous gérer votre angoisse au quotidien ?
Un suivi avec un professionnel de santé est indispensable. En revanche, vous pouvez d’ores et déjà utiliser quelques techniques pour apaiser votre angoisse au quotidien et vous aider à faciliter l’atténuation de vos possibles crises d’angoisses, que vous pouvez apprendre à gérer.
Il est important d’accepter les émotions ressenties, de ne pas chercher à les rejeter à tout prix, de ne pas culpabiliser de pouvoir ressentir ce que vous ressentez. Et avant de pouvoir les accepter, il faut pouvoir les identifier, et les comprendre pour pouvoir s’en libérer.
La méthode TIPI est une technique que vous pouvez utiliser pour vous détacher de ses sensations désagréables. Elles se déroulent en 4 étapes : l’identification de l’émotion, ressentir à nouveau l’émotion, se laisser aller à ses émotions et accepter de ressentir des émotions différentes dans une même situation. Il peut être difficile pour vous, au début, de vous remettre en situation, mais vous pouvez déjà vous arrêter à l’étape d’identification de l’émotion qui est déjà un pas très important que vous pourrez amener en thérapie.
Lorsque vous sentez votre angoisse monter, faites de la cohérence cardiaque. C’est un exercice rapide (pas plus de 5 minutes), qui va vous permettre de réguler votre rythme cardiaque, et ainsi votre respiration. Vous verrez des résultats rapides sur le moment, mais vous pouvez également en faire une routine pour voir un changement plus durable.
8. Comment traiter son trouble du stress post-traumatique ?
Une prise en charge avec un professionnel de santé (psychologue, psychiatre) est indispensable. Vouloir à tout prix rejeter cet événement et ne pas en parler parce que c’est trop douloureux pour vous risque de renforcer davantage vos angoisses et d’augmenter les conséquences que feront advenir cet événement. Même s’il n’est pas facile d’en parler, pouvoir extérioriser l’événement à une personne qui vous accompagne dans la prise en charge est la meilleure façon de s’en libérer. Afin de guérir ces maux, la technique qui fait le plus ses preuves est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Elle permet de se confronter à ses angoisses, à comprendre le fonctionnement de notre anxiété dans la situation. Rappelez vous que votre traumatisme ne vous définit pas. Commencez par vous créer des auto-instructions positives qui vont vous donner du courage pour vous lancer dans une thérapie.
Par ce biais, les thérapies par exposition à la réalité virtuelle qui font partie des TCC et permettent de recontextualiser le lieu / l’événement traumatisant dans un environnement recrée. C’est un complément indéniable aux TCC, un vrai apport aux thérapies cognitivo-comportementales, qui vous offre des résultats rapides et durables. Cet environnement ne laisse pas de place à l’aléatoire et donc vous offre un lieu sécurisé, dans lequel vous pouvez revivre votre traumatisme de manière graduelle. Le professionnel de santé qui vous accompagne vous apprend, en parallèle de cette exposition, à gérer vos angoisses (avec entre autres, le système ACARA), à diminuer vos symptômes, à revivre dans un quotidien sain et à retrouver de la sérénité.