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Définition de la phobie scolaire et de la peur des écoles

Phénomène étudié depuis le XIXème siècle, la phobie scolaire est une très forte angoisse correspondant au fait que les jeunes ne parviennent plus à aller à l’école. La simple idée de devoir s’y rendre déclenche une crise de panique qui ne peut s’estomper que lorsque le jeune est assuré de rester chez lui.

Phobie Scolaire

Phobie scolaire : lorsque l’école ou le collègue devient source d’angoisse

La diversité des manifestations qui compose la phobie scolaire ne permet pas d’établir une définition consensuelle. La plus fréquemment citée reste celle de Ajuriaguerra la définissant comme une : « Situation d’enfants qui pour des raisons irrationnelles refusent d’aller à l’école et résistent avec des réactions très vives de panique, quand on essaye de les y forcer ». Il y a cette notion de peur irrationnelle car il paraît difficile de comprendre que l’école puisse devenir une aussi forte source d’angoisse.

Lorsque l’on parle de phobie scolaire, on parle de troubles anxieux. L’école est perçue comme une situation phobogène. C’est comme si toutes ces peurs étaient circonscrites autour de cet objet. Le mécanisme défensif utilisé est celui de l’évitement (que l’on retrouve aussi dans toutes les autres formes de phobies).

La rupture scolaire, cause de la phobie scolaire

Le milieu scolaire constitue par essence le lieu des apprentissages, tant sur le plan intellectuel que sur le plan social et se révèle ainsi être un des lieux privilégiés de l’expression des troubles anxieux. La diversité des manifestations qui composent la phobie scolaire la rend plus difficile à étudier que les autres formes de phobies. De plus, cette expression de « phobie scolaire » est souvent remise en cause car elle ne correspond pas aux descriptions traditionnelles des autres phobies. L’objet de la peur excessive n’est pas clairement identifié ou associé à quelque chose (professeur, salle de classe, moqueries, quitter son domicile, etc.). Elle est également trop souvent interprétée comme étant une volonté du jeune alors que ce dernier pâtit de la situation. Pour des raisons irrationnelles, les jeunes qui en souffrent ne peuvent plus se rendre à leur école, non par manque d’intérêt mais parce-que cela les rend considérablement anxieux.

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Phobie scolaire ou refus scolaire ?

En conséquence, certains chercheurs préfèrent au terme de “phobie scolaire” ceux de “refus scolaire” ou “refus anxieux de l’école” car moins connotés sur le plan psychopathologique. Dans une grande partie des cas, notamment pour les plus jeunes, on peut associer cette résistance disproportionnée à une manifestation d’un trouble d’angoisse de séparation chez l’enfant, c’est-à-dire l’anxiété intense ressentie aux moments où il se retrouve isolé de ses parents même pour un instant plus ou moins court. L’école étant intrinsèquement une instance de séparation parent-enfant, elle tend à déclencher des réactions de panique certainement plus importantes encore que dans d’autres situations similaires, mais elle n’est pas pour autant l’objet véritable du trouble

De même, cette rupture scolaire peut être une résultante d’une anxiété de performance se traduisant par la peur de mal faire et d’échouer. L’école étant aussi une instance d’évaluation et de comparaison interindividuelle, elle peut fortement mettre à mal l’individu sur le plan émotionnel qui cherchera alors systématiquement à éviter d’y retourner. Ces deux cas de figure montrent bien à quel point la peur panique de se rendre à l’école peut ne pas s’expliquer exclusivement par la phobie au sens strict du terme. Toutefois, dans l’usage, on désigne par phobie scolaire les comportements durables de refus insistants et irrationnels d’aller à l’école menant à des conduites d’anxiété extrêmement vives.

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    La phobie scolaire : une phobie de plus en plus rencontrée

    Selon les études, le nombre d’enfants souffrants de phobie scolaire varie entre 0,3 et 1,7%. Des études plus récentes indiquent que ce taux atteindrait maintenant les 3%. L’augmentation de ce trouble serait probablement expliquée par l’investissement croissant des parents dans la scolarité. Les parents ont davantage d’exigences et d’inquiétudes envers leurs enfants. Ils désirent voir leur réussite à un âge de plus en plus précoce. L’âge du début des troubles se situe principalement entre 11 et 13 ans, ce qui correspond à l’entrée au collège. C’est à cet âge que la prévalence est la plus élevée. On constate cependant 2 pics pour les phobies scolaires : un pic vers 5, 6 ans qui correspond à l’âge d’entrée au CP et l’autre en Seconde vers 15, 16 ans. Les filles sont plus représentées à 5-7 ans et les garçons le sont à leur tour vers 15-16 ans. Ces jeunes présentent de manière générale un niveau intellectuel (QI) normal voire même supérieur à la moyenne. Ils ne sont pas en échec scolaire, loin de là, mais leur besoin de vouloir obtenir de bonnes notes serait sous tendu par les exigences de la sphère sociale et familiale.

    Consulter au plus tôt pour limiter les conséquences de la phobie scolaire

    Les multiples facteurs peuvent être à l’origine de la phobie scolaire : harcèlement, anxiété de performance (crainte de pas atteindre les exigences parentales), humiliation auprès des camarades, peur de l’évaluation, peur de la séparation. C’est cette multiplicité des causes qui rend difficile l’estimation précise des enfants qui en souffrent.

    La phobie scolaire est une pathologie invalidante qui semble être en augmentation. Les jeunes sont dans l’incapacité de se rendre dans un lieu d’enseignement. Elle nécessite d’être dépistée le plus tôt possible par les pédopsychiatres, médecins mais également par les enseignants car les conséquences sont évidentes à court et à moyen terme.